Carnets cristallisés

Ce projet est né du désir de sauver mon écriture.
Pendant des années, j’ai soumis mes textes à un processus de transformation plastique, les recyclant, les brûlant, les effaçant, jusqu’à éprouver la nécessité de les préserver autrement.
Vivant avec des carnets comme on vit avec une mémoire, j’ai décidé d’en écrire qui seraient des lettres. Ces lettres ont été envoyées à mes proches, portées, habitées, puis renvoyées vers moi. À leur retour, je les ai « cristallisées » — les figeant dans une matière translucide qui les rend à la fois entièrement présentes et définitivement indisponibles.

Ce geste, à la frontière de l’intime et du sculptural, est devenu une manière de sauver l’écriture par la métamorphose : de lui donner une forme, une densité, une survie dans la matière.